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Décarbonation des flottes de transport en commun : un alignement des planètes propice au développement de démarches ambitieuses

Alors que les technologies propres atteignent des niveaux de maturité considérables, et que le développement durable prend une place de plus en plus prépondérante dans les revendications citoyennes, la décarbonation des flottes est plus que jamais une opportunité pour le transport en commun.

Que ce soit par des leviers législatifs ou financiers, les projets de décarbonation bénéficient d’un fort soutien au niveau national et européen. La loi française fixe des objectifs ambitieux pour les autobus et les autocars – pour les parcs importants, 50% des renouvellement doivent s’orienter vers des modes de mobilité propres en 2020, 100% en 2025. Les projets de décarbonation ont accès à toute une gamme d’aides et de programmes qui visent à accélérer leur déploiement. Les récentes annonce du Gouvernement traduisent un véritable engagement pour la décarbonation : 30 milliards d’euros seront consacrés à la transition écologique dont 11 milliards pour les transports et 2 milliards pour l’hydrogène vert.

L’arrivée à maturité des différentes technologies accélère la mise en place de ces projets. Les technologies de gaz naturel sont déjà matures et équipent une part de plus en plus importante de la flotte, en croissance d’environ 40% sur les cinq dernières années. On constate également un intérêt marqué pour l’hydrogène en raison de son fort potentiel : meilleure autonomie et temps de recharge équivalents au diesel. Les filières hydrogène se structurent, à l’instar du projet Zero Emissions Valley en Auvergne Rhône-Alpes. Par ailleurs, ayant déjà fait l’objet de forts investissements, les technologies 100% électriques sont déjà compétitives face au diesel. Pour un nombre de kilométrage raisonnable, environ 50 000 km par an, ces technologies améliorent le coût total de possession de plus de 10% par rapport au diesel, principalement grâce aux bénéfices sur les coûts de maintenance et d’énergie.  

Ainsi, alors que la crise sanitaire contraint le financement du transport en commun, les projets de décarbonation peuvent permettre d’optimiser les budgets d’exploitation et de maintenance. Et, le marché se structure pour proposer des solutions de financement sécurisant l’atteinte des objectifs d’amélioration de la performance : leasing de batteries, solutions clés en main de fourniture des matériels roulants et de construction, exploitation et maintenance des dépôts et infrastructure de recharge, ou encore, montages permettant de déconsolider les actifs.

Ces types de montages impliquent des changements profonds dans l’organisation de l’exploitation des réseaux de transport, et peuvent conduire à un transfert des risques – et donc des marges – des opérateurs de transport vers les constructeurs.  De fait, les acteurs publics ont un rôle clé à jouer pour construire des dispositifs durables qui capitalisent sur les forces de chaque partie prenante et améliorent la qualité de service tout en optimisant les fonds publics. Dans un contexte de crise économique et sociale, ils ont également l’opportunité de se saisir de la décarbonation pour soutenir l’émergence de filières durables, génératrices d’emplois locaux, et contribuant à l’attractivité de leur territoire.

Maturité des technologies, solutions de financement, effets d’aubaine liés à un investissement public important … les acteurs publics ont désormais toutes les cartes en main pour réussir la décarbonation du transport en commun.

 

Sofia Serna Angel & Lionel Chapelet du Pôle Mobilité Energie et Tourisme

SSERNAANGEL    Lionel      

 

 Article publié dans Mobilité Magazine n°41p.34-36 – Octobre 2020

article Lutte contre le CO2

 

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