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Fin 2017, Marie-Sophie Houis-Valletoux a rejoint PMP en qualité d’associée responsable du développement de la practice banque-assurances et santé. L’ancienne de PwC, d’Europ Assistance et de MAAF se laisse trois ans pour pérenniser cette activité. À 50 ans, elle est également très engagée sur la question de la parité des cadres-dirigeants d’entreprises, dans un secteur loin d’être en pointe. Portrait.

Fraîchement diplômée d’HEC, elle rejoint Coopers & Lybrand (aujourd’hui PwC) en 1991. « C’était une sorte de non-choix, comme une formation supérieure après des études supérieures, pour continuer à apprendre et avoir le temps de choisir ce que je voulais faire », explique-t-elle.

Elle y exerce pendant sept ans au cours desquels elle apprend le métier de consultant et acquiert une double expertise sectorielle : en banque-assurance, au sein de l’équipe à laquelle elle était affectée, et en santé : « J’avais fait un stage dans ce secteur, qui m’a passionnée, et j’ai souhaité continuer à travailler ».

Sept années pendant lesquelles la jeune femme construit également sa vie de famille. « Mon fils ainé est né au cours de ma dernière année à HEC et je suis arrivée chez Coopers avec un nourrisson… Et mon troisième enfant est né peu avant que je quitte le cabinet », raconte-t-elle. Une double-vie personnelle et professionnelle, qui marque souvent un grand coup d’arrêt pour nombre de consultantes, voire une sortie du secteur. Marie-Sophie Houis-Valletoux dit, au contraire, avoir géré cette période sans encombres.

Retour à la case conseil en indépendante

Le métier lui plaît. « J’ai beaucoup aimé faire du conseil, y compris le rythme et les coups de bourre », dit-elle. Mais elle choisit néanmoins de rejoindre le monde de l’entreprise, où elle va enchaîner les postes à responsabilité pendant presque une quinzaine d’années. « J’avais envie d’avoir une expérience de postes opérationnels avec des projets à porter, des stratégies à incarner et quelque chose à construire, explique-t-elle. Parce que ce que j’aime, c’est agir et construire. »

Elle rejoint tout d’abord Europ Assistance, puis un ancêtre d’Humanis (Ionis), actuellement en cours de rapprochement avec Malakoff Médéric, avant, enfin, d’intégrer la MAAF en tant que directrice santé-prévoyance. En parallèle, elle obtient en 2006 le diplôme du Centre des hautes études d’assurances, « un executive MBA dédié au monde de l’assurance », précise-t-elle.

Pendant toutes ces années, « l’envie de revenir au conseil ne m’a jamais vraiment quittée, et chaque fois que j’ai changé de poste, j’ai toujours challengé deux offres : une offre de poste opérationnel et une offre pour revenir dans le conseil ».

C’est en 2012 qu’elle amorce son retour vers son premier métier. Elle crée MX Conseil, structure au sein de laquelle elle travaille d’abord seule avant de recruter sa première salariée quelques mois plus tard. « Ça s’est fait très naturellement, dit-elle. Le plus nouveau pour moi était la partie commerciale, sans l’appui d’une marque. Pour le reste, je faisais à l’extérieur ce que j’avais l’habitude de faire à l’intérieur. »

L’intégration à PMP pour éviter la routine

Et pendant cinq ans, elle qui n’avait jamais été chef d’entreprise dit avoir « touché du doigt la satisfaction de construire quelque chose qui vous ressemble, avec l’aide d’une équipe joyeuse et soudée ».

Fin 2017, l’aventure MX Conseil prend une nouvelle tournure lorsque Marie-Sophie Houis-Valletoux opère « un rapprochement avec le cabinet PMP », qu’elle rejoint, avec son équipe, en qualité d’associée. « Il m’arrivait de travailler avec différents cabinets qui venaient chercher chez moi des compétences métiers et j’allais chercher chez eux des compétences fonctionnelles – le digital et l’expérience client. Avec PMP, nous avons travaillé sur un certain nombre de problématiques et réalisé des missions ensemble, et on s’est bien plu. »

Surtout, ce rapprochement « correspondait à un projet de part et d’autre, souligne-t-elle : PMP avait un réel intérêt pour le secteur de l’assurance, et moi je commençais à avoir fait le tour de ce que je pouvais porter – et apporter à mes équipes – seule, et je commençais à entrer dans une routine, ce que je voulais vraiment éviter. »

Les enjeux de l’intégration après une fusion

Désormais responsable du développement de la practice banque — assurances et santé de PMP, la nouvelle associée n’est pas arrivée en terrain inconnu. « Sur le fond de ce que je fais, ça ne change quasiment rien par rapport à avant, mais cela élargit de façon importante les types de réponse que je peux apporter à mes clients. Être entourée d’experts fonctionnels et d’experts d’autres métiers permet des échanges, des synergies et des ponts très intéressants. Et j’y trouve véritablement une impulsion nouvelle. »

Reste un défi : réussir à trouver ses marques au sein de cette nouvelle structure et auprès des douze autres associés. « C’est un changement pour moi, bien sûr, mais dans la mesure où PMP est une petite structure dotée d’une forte dynamique entrepreneuriale, ce n’est pas fondamentalement différent non plus. Le plus gros défi a été de prendre le temps de s’intégrer à cette grande famille : ils ont l’habitude de travailler ensemble depuis de longues années, ils ont une histoire en commun, une culture assez forte dont je me sens assez proche, mais je n’ai pas grandi avec eux ces dix dernières années. »

Au-delà de ses activités de conseil, elle s’est également engagée dans la promotion de la parité en créant il y a dix ans, avec cinq autres cadres dirigeantes de l’assurance, l’association Parité Assurance. Quid des questions de parité dans le secteur du conseil ? « Je pense qu’au-delà de la parité, l’enjeu, notamment dans le secteur du conseil, est celui de la diversité, qui constitue une vraie valeur pour un cabinet et ses clients et qui doit se développer davantage dans un secteur où on peut avoir tendance à recruter des profils et des parcours assez homogènes. »

 Pérenniser la practice bancassurance et santé : un défi en trois ans

Près d’un an après son arrivée chez PMP, Marie-Sophie Houis-Valletoux se contente de sourire quand on lui demande si cette étape de son parcours est la dernière, ou si elle pourrait, à nouveau, aller construire autre chose ailleurs. « J’ai encore une bonne quinzaine d’années de vie professionnelle devant moi, il est bien difficile de se projeter si loin, estime-t-elle. Ma préoccupation actuelle, c’est de réussir chez PMP ce que l’on a lancé ensemble, de construire et pérenniser l’activité qui m’a été confiée, et de contribuer ainsi à la réussite de ce cabinet. Et pour mener à bien tout cela, j’en ai au moins pour trois ans. » Rendez-vous est pris.

Lire l’article original sur Consultor.fr

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