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Dans le cadre de son cycle de conférences d’innovation managériale, PMP a organisé un dejeuner – conférence le mercredi 15 septembre 2021 autour du sujet : «Transformer la ville et les territoires : l’expérience de Saint-Etienne »

On ne peut pas assimiler une collectivité à une entreprise.

Mais quand on demande à Gaël Perdriau, Maire de Saint Etienne, s’il est un manager, il répond : « Bien sûr, car je manage aussi des hommes et des femmes pour faire aboutir les projets de la Mairie ».

Saint-Etienne est un bon exemple de transformation d’une ville. Après avoir connu une période faste en participant à la première révolution industrielle du XIXème siècle, avec ses industries sidérurgiques, de charbon, et textiles, elle a connu les crises des années 70. La transformation de ces dernières années est d’autant plus impressionnante, comme Gaël Perdriau, dans la Mairie depuis 1995, élu Maire en 2014 et réélu en 2020, aime à nous le rappeler. La ville compte aujourd’hui un tissu de PME et PMI qui en font le dynamisme, et un pôle universitaire et d’enseignement supérieur qui attire des jeunes (tout l’enjeu est après de pouvoir les conserver sur le territoire).

Mais qui transforme la ville finalement ? Le Maire, qui n’est élu que pour un mandat de court terme de six ans, ou les fonctionnaires de l’Administration territoriale qui, eux, restent pour y faire carrière sur le long terme, du moins pour la plupart.

Gaël Perdriau revendique d’avoir été élu avec une vision de long terme, qui dépasse forcément le mandat de court terme, compte tenu des projets de transformation qui ne peuvent être conçus sur ce court terme (développement du parc immobilier, nouvelles infrastructures, lignes de tramway, nouveau campus universitaire). Le mandat de six ans est une « feuille de route » dans cette vision. D’où aussi l’intérêt de faire plusieurs mandats pour atteindre cette vision. Et il faut en effet composer avec les fonctionnaires de l’Administration en place, en agissant aussi via le cabinet du Maire qui fait le lien.

Patrick Le Galès, en bon professeur, a rappelé que ce principe des fonctionnaires indépendants, représentant la « fonction publique » est une création typiquement française destinée à éviter que le Maire place un réseau de « copains » dans les postes, avec des risques de corruption. Cela peut créer des tensions entre les élus politiques qui ont un projet et les cadres supérieurs de la Fonction Publique. C’est là que les qualités de management du Maire trouvent leur meilleure application.

Gaël Perdriau nous l’a avoué : il aime l’autorité, et veut s’assurer que son projet est bien exécuté, car il est convaincu que les citoyens, si quelque chose se passe mal, ne trouveront qu’un seul responsable, le Maire. C’est pourquoi il se sent maître des décisions, et d’actionner les parties prenantes, internes et externes, pour leur exécution. Il n’aime pas les consensus mous et les séances participatives qui n’aboutissent à rien. C’est dit !

On a aussi parlé de numérique. C’est un outil pour faciliter et accompagner les projets, mais pas un objectif de gouvernance générale ou de surveillance des citoyens. Patrick Le Galès nous a rappelé que les visions de « Smart City » portées par Cisco et IBM dans les années 2000, avec des projets d’outil universel pour piloter la ville, tant l’énergie que les transports ou l’eau, n’ont pas connu le succès espéré, et ont été abandonnées depuis 2017 – 18.

Vision de long terme, feuille de route, autorité, pragmatisme, sans être esclave du numérique : voilà des principes que l’on pourrait retenir pour d’autres managers.

Merci Gaël Perdriau et Patrick Le Galès : Oui, nous pouvons aussi apprendre du management d’une Ville.

Gilles Martin

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