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L’innovation sociale, c’est élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs. Cette définition du conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire (CSESS) s’applique tant aux services qu’à leurs modes de distribution sur des domaines allant de la petite enfance au vieillissement, passant par le logement ou la santé.

Des acteurs confrontés à deux enjeux majeurs

Que ce soient les associations loi 1901, les fondations, les entreprises sociales (à but lucratif) ou les structures (coopératives, mutuelles, etc…) à but non lucratif, les acteurs de l’action sociale doivent adresser, en plus des besoins structurels (santé, logement, handicap, pauvreté), des besoins émergents (vieillissement de la population, précarité énergétique, environnement, …) qui résultent des évolutions actuelles au sein de la société. Mais au-delà de l’élargissement de leur champ d’interventions, ils doivent relever deux défis majeurs :

  1. Le développement nécessaire de démarches pluridisciplinaires mobilisant notamment chercheurs, société civile et entreprises pour mieux prendre en compte l’évolution des besoins et intégrer l’innovation sociale aux circuits économiques traditionnels.
  2. L’intégration de nouveaux outils financiers. L’innovation sociale et solidaire peine à trouver des financements à la hauteur de ses besoins. Mais l’innovation financière constitue certainement un levier important pour faire face à ces difficultés, en plus de rencontres entre financeurs et porteurs de projets, le développement d’outils de financement mixtes ou l’accès à des dispositifs d’accompagnement des porteurs de projets (pour formaliser et structurer leur business plan par exemple).

Le SROI, l’indicateur de référence pour mesurer l’impact d’un projet social et solidaire innovant

Le Social Return On Investment (SROI), concept développé aux Etats-Unis et en Grande Bretagne depuis les années 1960, est beaucoup plus récent en France. Répondant à ce besoin de nouveaux outils financiers l’indicateur Social Return on Investment se développe fortement. Tout projet à finalité sociale a des effets multiples sur ses bénéficiaires, son territoire voire sur la société. Pour comprendre, mesurer, évaluer ainsi que valoriser ces impacts actuels ou potentiels d’un projet social et solidaire, les organisations recourent de plus en plus à cet outil. Il peut être décliné sous deux dimensions :

  • Le SROI d’évaluation, déterminé a posteriori et fondé sur des résultats réels et déjà constatables
  • Le SROI prévisionnel permet d’anticiper la valeur sociale créée si les activités génèrent les résultats attendus et donc de mesurer l’impact potentiel d’un projet ainsi que le retour sur investissement théorique escompté.

Même si leur mise en œuvre demeure longue et complexe, ces SROI sont construits à travers différentes étapes : après avoir défini le champ d’application et avoir exposé le changement ainsi que cartographier les impacts, il est nécessaire d’attester les résultats et de leur attribuer une valeur, puis d’évaluer l’impact. Enfin, tous les éléments sont réunis pour calculer le SROI et effectuer une analyse de sensibilité.

Le SROI est donc une méthode (non exclusive et en constante évolution) destinée aux organisations à finalité sociale qui veulent comprendre, mesurer et valoriser leur impact social, en complément de leurs résultats financiers.

Concernant les acteurs de la protection sociale, la crise sanitaire Covid 19, avec ses effets de précarisation d’une part plus importante de la population, va renforcer très rapidement la nouvelle dimension stratégique prise par l’action sociale et des besoins d’innovations type SROI. Ces acteurs disposaient déjà de 2 leviers, mais encore insuffisamment exploités : la mise en œuvre du Haut Degré de Solidarité autour de prestations non contributives de type action sociale, mais aussi l’opportunité, à travers l’action sociale « historique » à opérer davantage de services et à le financer autrement que par la prime.

Clément Laverdine & Olivier Milcamps

CLaverdine    OLIVIER MILCAMPS 2    

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